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PRÉFACE

Le jardin intérieur

      Tandis que son papa s’attardait à l’usine pour gagner le pain blanc, dans le cliquètement des couverts et le frémissement des marmites fumantes, sa maman s’activait en cuisine pour préparer le bon repas du soir.

   Tous ses sens aiguisés par les odeurs alléchantes qui s’échappaient de l’endroit, Petit Pierre pénétra dans ce lieu magique enveloppé de mystères et, poussé par un appétit de vivre et une curiosité grandissante, il s’approcha du fourneau rougi par la chaleur, souleva les couvercles, contempla le bouillonnement du potage s’épaississant sous l’action de la flamme, admira le crépitement des pommes de terre rissolant dans la poêle et blondissant au contact des oignons roussis. Chaque repas, pour l’enfant, s’agrémentait de saveurs délicates et, déjà, il anticipait la dégustation des plats dont, seule, sa maman avait le secret dans la réalisation, le partage et l’intimité du lien qui l’unissait aux siens.

      Après un temps de gourmande contemplation, satisfait de son inspection minutieuse, de la confection des mets en cours et de la perspective joyeuse d’un dîner à venir, le garçon sourît à sa mère, vint l’entourer de ses petits bras menus puis quitta la pièce pour dresser, comme à l’accoutumée, la table familiale.

         Que se passa-t-il alors ?

                                                    .../...

Il faut que je vous dise …

 

       La nuit est la paupière du jour que l’aurore soulève sitôt qu’à l’horizon replié dans l’obscur, une faible lueur repousse les draps froissés de la toile céleste alors que la brise matineuse, en un souffle léger, éteint les myriades de petites lumières habitant les étoiles. Lors, au saut de son lit, un timide soleil démêle sa chevelure d’or avant que la lune blanche, fatiguée de sa veille, ne songe à fermer l’œil de la nuit.

       La Nature s’apprête à reprendre son cours.

      Le vent de l’aube se glisse et se perd dans le feuillage des arbres frémissant sous son haleine tiède tandis que les oiseaux sur les branches ouvertes pépient et vrillent leurs notes aigües pour saluer et célébrer la naissance d’un jour nouveau.

        La Nature en émoi s’habille de couleurs.

Il faut que je vous dise …

       Assise auprès de la fenêtre ...

La magie de Noël

 

       Un brouillard intense et gris étouffait l’horizon réduit à quelques pas.

       Cependant, malgré la morsure du froid qui transperçait les corps emmitouflés dans de chauds manteaux de laine, une foule en émoi arpentait les rues illuminées du centre de la ville et bien que Noël se voilât de mousseline blanche, la révélation du mystère de la vie inondait les cœurs de rêves et de bonheurs à venir.

       Pourtant, l’air cinglant de l’hiver se glissait, à chaque poussée de portes, dans l’entrée des magasins tout enguirlandés de lumière. Les étals, parés d’or et d’argent, se libéraient de leurs précieux trésors quand les cabas se remplissaient de cadeaux auréolés de féérie.

       Ainsi, chacun allait, venait, se pressait dans les allées, s’y bousculait un peu en s’excusant à peine, hélait quelques vendeurs, et, par endroits débordant d'articles divers, s’attardait, indécis, sur le choix pertinent de l’objet à saisir pour l’enrubanner d’une attention particulière.

       Lors, dans l’agitation fébrile et l’attente impatiente de ce soir festif et unique au cœur de chacun, les bourses se déliaient, les yeux des petits et des grands s’inondaient de joie, les pommettes rougissaient de plaisir oublieuses de la froidure du climat de cette fin d’année.

       Et, dans le brouhaha des enseignes animées, une musique de fond participait à la liesse générale, ensorcelant l’atmosphère de son charme envoûtant, propageant en boucles ses rengaines et ses chansons d’amour, diffusant les chants traditionnels de Noël, aux fins de séduire un chaland en quête de magie.

       Le temps semblait arrêté, suspendu à cet instant merveilleux de rencontre et d’échange, ce moment solennel de partage et de don, qui allait se réaliser sous peu.

                                                     .../...

Devenir … “S O I” 

       Peu importent les raisons qui présidèrent à son émigration bien que l’interrogation demeurât toute entière :

       - avait-il voulu fuir un pays dévasté par la guerre, la violence et la délation ou ne pouvait-il supporter davantage les massacres, les viols et les injustifiables disparitions d’êtres chers ?

    - craignait-il, à son tour, broyé par des forces supérieures, de devenir la victime expiatoire d’un système totalitaire ou, tout simplement, rêvait-il d’un eldorado européen qui lui offrirait un cadre de paix et d’abondance puis le bonheur auquel tout son être aspirait ?

       Nul ne sut jamais quelles furent ses motivations profondes ni même ne connurent les conditions précises de son départ.

       Il demeurait silencieux sur ce passé de douleurs, sur cette terre gorgée du sang de ses proches et de ses frères.

   “Vivre libre, disait-il, et pouvoir contempler l’envol d’une blanche colombe”.

      Mais son rêve se fracassa sitôt ...

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