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prÉface

            L’ouvrage Photos-Strophes en Fantaisie est à l’instar des mets les plus délicats : il attire l’œil par l’harmonie de ses couleurs, il fleure bon l’appel au partage de ses créateurs, il attise la curiosité et l’envie de découverte. Celui qui s’en saisit pour le parcourir sent son regard aller de l’image au texte et du texte à l’image, porté d’emblée par des émotions qui palpitent. Dès lors, il ne reste plus qu’à s’installer confortablement pour goûter au plaisir du voyage et de la rencontre.

             En se plongeant dans Photos-Strophes en Fantaisie, le lecteur pénètre dans un univers riche de correspondances, au sens où l’utilise Baudelaire, “comme de longs échos qui de loin se confondent”. Echos entre les textes et les photographies, échos entre le passé et le présent, échos entre le monde des vivants et celui des disparus, échos entre les destinées. Cet ouvrage est une véritable sonate pour poésie et image, où la musicalité des vers dialogue avec la puissance évocatrice des photos. Cet ouvrage est un véritable concerto, où la sensibilité d’une âme offre son ressenti aux êtres qui l’entourent.

            Car les mots de Nicole se posent comme des notes sur une partition, alliance de sonorités sublimant les sensations. Sa poésie intensifie les saveurs et les couleurs de la Vie. Ses alexandrins coupés à l’hémistiche semblent couler de façon spontanée et naturelle, comme si cette forme d‘expression était la langue maternelle de l’auteur. Bien des jurys de concours ont été séduits par ce travail d’orfèvre, au point que ses qualités littéraires ne sont plus à souligner ! Dans ce quatrième recueil, Nicole ajoute un soupçon de fantaisie : elle joue avec la longueur des textes, mêlant la clameur concise d’un unique quatrain à l’atmosphère enveloppante de poèmes plus longs. Par ailleurs, elle s’affranchit çà et là de quelques règles de la prosodie dont le purisme pourrait devenir carcan à sa créativité personnelle.

             Dans Photos-Strophes en Fantaisie, le lecteur respire la quintessence de l’œuvre de Nicole Métivier : au fil des pages, sa poésie déroule les âges de la vie, de l’Enfantement à son terme. Sa plume livre l’émerveillement devant les beautés de la nature, l’émoi des amours, la nostalgie du temps passé, l’importance de la fraternité. Les mots résonnent dans le cœur du lecteur et vont faire vibrer l’universel, ce qui unit tous les êtres humains au-delà de leurs différences. Nicole met en exergue l’écoulement inexorable du temps qui marque l’être vivant dans son âme et dans sa chair tout au long des saisons de la Vie ; elle fait vivre et revivre la douce clarté du printemps et la lumière vive de l’été, tout comme le déclin de l’automne et la froide obscurité de l’hiver. Pour autant, si la route de chaque être vivant est linéaire et conduit vers la mort, la Vie poursuit son cycle de renouveau en renouveau.

             C’est au final le message d’Horace qui semble jaillir de cet ouvrage : Carpe diem. En deçà des souffrances qu’elle peut générer, "La Vie est un cadeau inestimable."  Il nous appartient de profiter de chaque moment qu’elle nous offre ; il nous appartient de développer des valeurs de partage et de respect pour la rendre chaleureuse et digne de l’humanité ; il nous appartient d’être reconnaissant et de ne pas oublier que chacun est responsable des traces qu’il laisse derrière lui. Lorsque le dernier grain de sable tombe dans Le sablier du Temps, les empreintes de pas demeurent sur la route, participant à la naissance du prochain printemps. Le souvenir des êtres partis flotte parmi les vivants, la destinée des uns est liée à celle des autres, l’humanité entière est en chemin.

             Dans le dernier texte intitulé La chaîne de la Vie de son premier recueil, notre poète écrit : “La Vie est un joyau sans écrin de velours ”. Les artistes savent polir ce joyau, faire étinceler la Vie sous toutes ses facettes, la mieux conter aux hommes et l’exalter dans toute sa dimension.  Nicole et Philippe nous livrent ici leur regard sur le monde, nous donnent à voir et à sentir. En refermant l’ouvrage, j’emporte quant à moi en filigrane dans leurs yeux l’image si touchante du “Petit Colibri” qui, sans céder ni au désespoir ni au dérisoire, choisit l’engagement personnel au plus fort de l’épreuve, interpellant par son acte l’univers tout entier. Car comme le colibri, cet ouvrage offre bel et bien “Une leçon de vie”, rappelant à chaque être vivant qu’il a sa part à prendre dans le jeu d’ombre et de lumière…

 

                                                                                                   Sylvie WEISSE

                                                                                                               Amie en poésie

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